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Petrofac... enfin de retour !

La société Petrofac reprend officiellement ses activités aujourd’hui  27 septembre 2016, après une suspension qui a duré plus de huit mois et ce, à l'issue de l'application de l'accord signé avec le gouvernement et des composantes de la société civile à l'île de Kerkennah avec des chômeurs et l'union régionale du travail.
Les équipes techniques ont repris le travail pour préparer la reprise de l'activité au sein de la société depuis deux jours.
L’origine de la crise Petrofac
 

En janvier 2016, Petrofac refuse de continuer à alimenter le fonds environnemental destiné au gouvernorat de Sfax pour aider les jeunes chômeurs à la recherche de travail, des revendications sociales ont donc éclaté. Plus de deux cent individus ont investi  le site de la société pétrolière britannique de prospection et d’exploitation énergétique opérant à Kerkennah et y ont tenu  un sit-in, la production de l’entreprise a donc été bloquée.
 

Plus de 260 personnes, désignées par la délégation spéciale, ont bénéficié  de ce fond, créé en 2011. Ils recevaient ainsi un salaire mensuel versé par Petrofac, pour un montant annuel général de 800 mille dinars, sans toutefois avoir droit à un contrat de travail ou encore  une couverture sociale. Le PDG de Petrofac Tunisie avait déploré à l’époque que sur les 266 bénéficiaires de ce programme, seule une centaine assurait des missions d’ordre public alors que les autres refusaient de travailler.
 

En raison des pertes importantes enregistrées depuis  la révolution à cause de grèves répétitives et blocage de la production.  Chaque jour d’arrêt a causé plus de 200.000 dollars, la société pétrolière envisage donc de quitter définitivement la Tunisie. L’un des  sit-in avait causé une perte directe de 30 millions de dollars à l’entreprise qui a d’ailleurs renoncé au forage de deux autres puits dans la région qui devaient  créer 1000 nouveaux emplois.
 

Début 2015, elle annonce  son intention d’arrêter le financement du fonds de solidarité ce qui a provoqué la colère des bénéficiaires de ce programme qui ont entamé un sit-in sur le site et réclamé leur titularisation dans le groupe. Pour calmer le jeu, les autorités sont intervenues en avril 2015 pour annoncer la prochaine création de la Société de l’Environnement de Kerkennah (SEK), financée par l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP) via un fonds de financement d’une valeur de 1 million de dinars, tout en obligeant Petrofac  à poursuivre le financement du fonds environnemental jusqu’à la fin de l’année 2015.
Un an après, la Société de l’Environnement de Kerkennah n’a toujours pas été créée et Petrofac se trouve de nouveau au centre de mouvements contestataires et voit sa production de nouveau bloquée par des sit-inneurs. Conscients que leurs emplois étaient de plus en plus menacés et en réponse à ce sit-in, les employés de Petrofac ont entamé fin mars une grève de la faim afin d’inciter le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour débloquer la situation, garantir leur droit au travail et mettre fin de manière définitive à ce sit-in qu’ils qualifient de « sauvage » et de « destructeur ».
Suite à l’échec des négociations entamées pour la levée pacifiste du sit-in, un important dispositif sécuritaire a été déployé à Kerkennah pour y mettre fin par la force. Ainsi ont débuté les altercations entre les forces de l’ordre et les protestataires soutenus par l’Union Générale du Travail Tunisien.

Les sit-inneurs ont refusé de quitter les lieux et  la route menant à la société pétrolière dans la région de Mellita bloquée  avec des pneus incendiés, malgré les promesses des autorités de les recruter dans un bref délai et de leur faire bénéficier de la couverture sociale. Les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène.
Le 12 avril, une grève générale est décrétée à Kerkennah à l’initiative de l’UGTT et de l’Union des Diplômés Chômeurs, enregistrant un fort taux de participation.

Fin de la crise

23 septembre 2016, un accord a finalement été trouvé entre la délégation gouvernementale, les représentants des sit-inneurs et les représentants de Petrofac stipule que la société augmente sa participation au budget de développement local et lancera une société de services à un capital de 2.5 millions de dinars qui permettra de recruter plusieurs chômeurs.
L'accord stipule aussi l'arrêt des poursuites à l'encontre de toutes les personnes ayant été arrêtées au cours des événements de l'île de Kerkennah.

 


L’archipel de Kerkennah

 


L’archipel de Kerkennah  est de 35 kilomètres, et compte  15.501 habitants selon le recensement effectué en 2014.
 Les Kerkenniens ont su gérer et maîtriser les ressources naturelles de leur archipel. Mais,  de nos jours, les contraintes climatiques et environnementales empêchent le développement des activités classiques telles que la pêche et l’agriculture. Le tourisme durable se présente comme une nouvelle opportunité économique pour diversifier les revenus et soutenir les activités classiques.
L’archipel de Kerkennah n’a pas profité au cours des années 1970 du développement des zones touristiques balnéaires en Tunisie. Le coût des investissements en infrastructure était  »jugé » élevé, par rapport  autres zones touristiques tunisiennes. Ce coût d’aménagement, ajouté à cela un accès difficile à l’archipel de Kerkennah, a conduit à l’abandon du projet touristique en 1973, privant ainsi l’archipel du fort développement du tourisme international dans les années 1980.



 

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